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Séminaire - La détection des modes B du CMB peut-elle se faire sans comprendre l’émission polarisée des poussières du milieu interstellaire ?

Date: 
Jeudi, 9 Octobre, 2014 - 11:00
Lieu: 
Bât 121, salle 1-2-3
Nom de l'intervenant: 
Jonathan Aumont (IAS)

 


 


De nombreuses expériences cherchent à mesurer les modes B primordiaux de la polarisation du Fond Diffus Cosmologique (CMB). Ce signal, qui est l'empreinte des ondes gravitationnelles primordiales sur le CMB serait, s’il était détecté, la preuve ultime de l’existence de la phase d’Inflation survenue lors des premiers instants de l’Univers. Ces expériences observent le ciel depuis le sol ou la haute atmosphère et bénéficient d'instruments dont la sensibilité ne cesse de s'affiner en même temps que leurs effets systématiques sont de mieux en mieux maîtrisés. Pourtant, et à l’instar de BICEP2 qui au mois de mars publia un signal sans doute trop vite attribué aux modes B primordiaux du CMB, il y a pour le moment une question à laquelle ces expériences ne peuvent pas répondre: quelle est l’amplitude des modes B de la polarisation des poussières galactiques, qui nous masquent le rayonnement de fond ? 




En effet, les grains de poussière interstellaires, de forme asymétrique, s’alignent sur les lignes de champ magnétique de la Galaxie et produisent une émission polarisée importante jusqu'aux fréquences du CMB. Peu de choses étaient connues sur la statistique de cette émission sur de grandes régions du ciel avant que le satellite Planck ne livre ses réponses, grâce à sa gamme étendue de fréquence d’observation et sa couverture sans précédent du ciel polarisé. 




Ce sont ces premières réponses que je présenterai, en m’appuyant sur l’article que nous avons récemment rendu public (https://arxiv.org/abs/1409.5738). Je présenterai ce qui constitue la première mesure statistique de l’émission polarisée des poussières aux échelles spatiales d’intérêt pour la mesure des modes B du CMB. Je vous montrerai quelles propriétés générales ont pu en être tiré et comment nous avons utilisé ces informations pour démontrer qu’il n’existe pas de régions du ciel où l’empreinte des ondes gravitationnelles primordiales peut être mesurée en s’affranchissant du signal galactique. Enfin, je vous présenterai le niveau de poussière que nous avons mesuré directement dans la région observée par BICEP2 et qui invalide l’attribution hâtive de la totalité de leur signal au signal cosmologique.

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